Culture
Les grandes religions
Certes, le Vietnam est majoritairement bouddhiste (et taoïste et confucianiste) compte tenu de l’influence chinoise qui y a régné pendant plusieurs siècles. Toutefois, le peuple vietnamien se compose de plusieurs ethnies, ce qui implique une diversité de croyances et de rites religieux.
Le bouddhisme
Le bouddhisme est apparu au Vietnam, au IIè siècle, après le confucianisme et le taoïsme. Il a atteint son apogée et fut considéré comme l’idéologie officielle au temps des Ly (XIè siècle). Le bouddhisme s’est largement répandu parmi la population et a exercé une profonde influence sur la vie sociale, laissant de nombreuses empreintes dans les domaines culturel et architectural. Beaucoup de pagodes et de tours ont été construites pendant cette période.
A la fin du XIVè siècle, le bouddhisme s’est, dans une certaine mesure, estompé mais ses pensées exercent encore une influence durable sur la vie sociale et les activités quotidiennes. A présent, les pratiquants du bouddhisme et ceux qui en subissent l’influence représentent environ 70% de la population.
Le catholicisme
En vietnamien, Thien Chua Giao (La religion du Maitre du Ciel), KiTo Giao ou Cong Giao. Les catholiques sont concentrés actuellement à Bui Chu- Phat Diem (province de Ninh Binh) et Ho Nai- Bien Hoa (province de Ðong Nai). Ils représentent quelque 10% de la population.
Le taoïsme
La majorité de la population vietnamienne considère le taoïsme comme une religion aux divinités innombrables et aux origines variées : dieux de la mythologie chinoise, esprits, hommes, animaux divinisés. Ce polythéisme confus laisse une place à la sorcellerie et à la magie issues du culte animiste, socle des croyances religieuses du Vietnam. La plus grande divinité du panthéon taoïste est l’Empereur de Jade qui règne sur les immortels.
Les festivités religieuses expriment un grand esprit communautaire chez les minorités. A titre d’exemple, la Cérémonie de l’abandon de la tombe (bo ma), principalement perpétrée par les Rai, Ba Na et E De, est un ancien rite funéraire consistant à rompre le lien entre les vivants et le défunt, quelques années après sa mort.
D’autres rites tiennent davantage de la superstition comme la Cérémonie du culte de la Terre du village (cung dat lang). Il s’agit, cette fois, de demander, en amont de la récolte, la prospérité et des conditions favorables pour le travail aux esprits, également appelés Génies. Disons, qu’en règle générale, les Vietnamiens continuent de faire appel à la géomancie pour les événements importants.
Par ailleurs, le pays a conservé une tradition chrétienne assez conséquente depuis le départ des colons français – il y a déjà plus d’un demi-siècle maintenant – et ce malgré la répression communiste. Le Vietnam est, en effet, le second pays chrétien en Asie du Sud-est, après les Philippines.
Quoi qu’il en soit, les Vietnamiens respectent les lieux de culte quels qu’ils soient : pagodes, temples, églises, etc.
Ils se déchaussent, parlent à voix basse, ne touchent pas aux objets d’ornements et adoptent une tenue correcte.
Le protestantisme
Il fut introduit au Vietnam en même temps que le catholicisme, mais s’est peu répandu. Les protestants vivent pour l’essentiel au Tay Nguyen (Hauts-Plateaux du Centre). A Hanoi, il y a une église protestante dans la rue Hang Da. Le pays compte actuellement environ 400 000 pratiquants de cette réligion.
L’islam
Les islamistes sont principalement des Cham vivant au centre du Trung Bo. Ils sont au nombre de 50 000 personnes.
Le caodaïsme
Le caodaïsme (cao dai en vietnamien) est une autre grande religion du Vietnam. Il s’agit d’une croyance locale – née dans le Sud du pays dans les années 1920 – et fondée sur différentes philosophies occidentales et orientales, dont certaines sont empruntées au spiritisme. Le temple de Tây Ninh est le principal symbole du caodaïsme au Vietnam.
La secte bouddhiste de Hoa Hao
Il a fait son apparition en 1939. Elle compte plus d’un million d’adeptes, principalement à l’ouest du Nam Bo.
Le culte des ancêtres
La vie spirituelle des vietnamiens, hier comme aujourd’hui, est façonnée par l’influence croisée de plusieurs croyances et religions : culte des ancêtres, bouddhisme, confucianisme, taoïste, christianisme, islam.
La croyance la plus importante des Vietnamiens est le culte des ancêtres qui est célébré de façon solennelle et respectueuse. Ce culte est unanimement respecté lors de la fête du Têt (Nouvel An lunaire). Les habitants prient avec reconnaissance les héros qui ont rendu service au peuple, au pays, à de ceux qui ont inventé des métiers, et plus généralement envers le Ciel, la Terre, la Nature.
Le culte des ancêtres est la plus vieille pratique religieuse du Viêt-nam, antérieure au bouddhisme et au confucianisme. L’idée fondamentale de la coutume est: « Quand on boit de l’eau, on pense à la source ». Nul besoin de sortir de chez soi ou de se rendre à la pagode pour y prier ses ascendants. L’autel des ancêtres, fait d’un meuble finement décoré ou d’une modeste table de bois blanc, occupe une place particulièrement importante dans la maison vietnamienne. Sur l’autel sont disposés les noms et les photos des défunts accompagnées de fruits, de fleurs et de bâtonnets d’encens. Détail significatif: les photos des autels sont dans la plupart des cas des portraits saisis dans leur jeunesse, apportant d’eux une image bien vivante, non ternie par les années
Trait d’union entre les générations, protection de la lignée, demande de réussite dans les affaires ou à un examen, guérison d’un malade, mariage, l’autel des ancêtres est le cœur du foyer.
Les générations ultérieures sont reconnaissantes envers les générations précédentes. La perpétuation du culte par les enfants, traditionnellement entretenu par les garçons ou, en cas de descendance uniquement féminine, par les femmes, est primordiale car sans continuité du culte les âmes des morts sont condamnées à une errance éternelle.
A la fin de l’année, les maisonnées font la visite des tombes, les réparent Si besoin est, et invitent les âmes de leurs défunts à revenir partager le Printemps. Par ailleurs, lorsque vient le jour où une personne est décédée, sa famille prépare des repas, allume la lampe et brûle des baguettes d’encens pour lui faire des offrandes et célébrer l’anniversaire de sa mort.
Le troisième jour du troisième mois lunaire, au moment où herbes et plantes retrouvent leur verdure, le temps est doux, les gens vont visiter les tombes de leurs morts et se régaler des beaux paysages du printemps. C’est la fête des morts (Thanh Minh).
En outre, chaque ethnie de la communauté vietnamienne, chaque localité a sa propre coutume du culte.
Dans son grand oeuvre Luc Van Tien, Nguyen Dinh Chieu a écrit : « Thà đui mà giữ đạo nhà Còn hơn sáng mắt ông cha không thờ« . (Il vaut mieux être aveugle et respecter les règles Que de voir clair et ne pas vénérer ses ancêtres)
A la différence des occidentaux qui font attention à la date de naissance, les Vietnamiens attachent beaucoup d’importance au jour de la mort dans le culte des ancêtres car c’est le jour où l’homme entre dans l’éternité.
L’autel des ancêtres est toujours placé dans la pièce centrale à l’endroit le plus respectable. D’après la conception vietnamienne, il n’y a pas de différence entre le monde où nous vivons (Yang) et le monde des morts (Yin): on présente donc à l’autel pour des ancêtres des choses parfaitement matérielles: vêtements, nourritures, objets usuels quotidiens et argent (ces derniers en papier, appelés Vang ma – objects votifs).
Seule la nourriture est réelle, et généralement accompagnée de fleurs, d’encens et d’alcool (facultatif) qui doit être de riz. Une chose ne doit pas faire défaut, c’est une tasse d’eau claire: c’est le bien plus précieux du riziculteur après la terre. Après la combustion des baguettes d’encens, on brûle le papier votif et verse la petite tasse d’alcool ou d’eau sur les braises. C’est ainsi que les morts reçoivent leurs présents dans l’au-delà. Les flammes et la fumée s’élèvent dans le ciel, l’alcool liquide se mélange au feu pour imprégner la terre: devant nos yeux, s’effectue une osmose feu-eau (Yin-Yang) et ciel-terre-eau (“Trois pouvoirs”) chargée de contenu philosophique. (source : Vietnam découverte)
Chique de bétel
Selon la légende, la chique de bétel viendrait de l'époque des Hung Vuong. Une chique de bétel se compose de quatre matières soient la noix d’arec pour le goût sucré, la feuille de bétel pour le goût piquant, l'écorce de racine chay pour le goût amer et la chaux pour le goût ocre.
Les livres racontent que la chique de bétel rafraîchit l'haleine, calme la mauvaise humeur, aide à digérer la nourriture et est l'emblème du bonheur ; la personne qui en mâche serait plus amicale et plus joyeuse pendant les fêtes comme celle du Têt. Cette chique aiderait aussi à se réchauffer pendant les jours de deuil et de froid. Elle fait partie des plateaux pour le culte des ancêtres.
Tabac fort - thuoc lao et le thé, l’indispensable boisson des Vietnamiens
Alors que vous marchez le long des rues, quelque part sous un lampadaire, à l’ombre d’un arbre ou dans l’encadrement d’une porte, il y a une table basse avec des pots de verre contenant différentes sortes de bonbons, de noix grillées et pilées, et de gâteaux enrobés de sucre. Généralement, juste à côté de ces douceurs, se trouve un humble plateau de thé avec des tasses. Autour de la table, s’agencent plusieurs petits tabourets de bois. Et nous avons la description complète du stand de thé, qui fait vraiment partie de la vie de rue vietnamienne.
La première phrase du client sera invariablement : «Une tasse de thé s’il vous plaît. » Le vendeur verse alors adroitement le thé fumant dans une petite tasse, qu’il tend au client. Cette boisson est considérée comme indispensable par tous les habitants de la ville. On boit du thé chaque jour, du petit matin jusqu’à tard dans la nuit. Les gens en boivent à la maison, sur leur lieu de travail, et dans les stands de thé qui parsèment les rues.
Dès que les Vietnamiens ont soif, ils recherchent cette boisson, consommée aussi bien l’été que l’hiver. Par temps froid, siroter un bon thé brûlant réchauffe de l’intérieur. Dans le sud, les gens ont tendance à le préférer froid, avec des glaçons.
En y regardant de près, vous apercevrez toujours à côté des tables à thé un vieux tube de bambou, appuyé contre la table ou rangé dans une boîte en bois. Il s’agit du dieu cay (pipe à eau), très caractéristique du Nord du Vietnam. Pour fabriquer cette pipe, il faut un tube de bambou d’une hauteur allant jusqu’à 0,5m, avec une ouverture à l’une des extrémités.
Le fumeur de pipe commence par rouler une petite quantité de tabac (thuoc lao) dans sa main avant de l’introduire dans le petit tuyau de bois. Il porte alors l’extrémité ouverte du bambou à sa bouche et allume le tabac avec un bâton de bambou tout en aspirant. On entend le bruit du gargouillis de l’eau à l’intérieur de la pipe, qui permet de filtrer la fumée. Lorsque tout le tabac s’est consumé, le fumeur renverse la tête en arrière et exhale lentement la fumée par la bouche, afin d’apprécier complètement tout ce qu’elle a à offrir.
(Source : vietnamtourism.com)
Groupes ethniques du Vietnam
Le Vietnam est un pays composé de 54 ethnies qui cohabitent harmonieusement. Les Kinh représentent 86% de la population. Chaque ethnie possède sa propre langue, sa propre culture, faisant partie intégrante de la culture vietnamienne, riche en genres et en couleurs. Cependant, on peut classer les ethnies vietnamiennes selon 8 groupes principaux.
- Le groupe Viet-Muong comprend 4 ethnies: Kinh, Chut, Muong et Tho.
- Le groupe Tay-Thai comprend 8 ethnies: Bo Y, Giay, Lao, Lu, Nung, San Chay, Tay, et Thai.
- Le groupe Mon-Khmer comprend 21 ethnies: Ba Na, Brau, Bru-Van Kieu, Cho-ro, Co, Co-ho, Co-Tu, Gie-trieng, Hre, Khang, Khmer, Kho-mu,Ma, Mang, M’Nong, O-du, Ro-mam, Ta-Oi, Xinh-mun, Xo-Đang et Xtieng.
- Le groupe Mong-Dao comprend 3 ethnies: Dao, Mong, et Pa Then.
- Le groupr Kadai comprend 4 ethnies: Co Lao, L-Chi, La Ha et Pu Peo.
- Le groupe Malayo-Polynésien comprend 5 eth-nies: Cham, Chu-ru, E-Đe, Gia-rai, et Ra-Giai.
- Le groupe Han comprend 3 ethnies: Hoa, Ngai, et San Diu.
- Le groupe tibéto-birman comprend 6 ethnies: Cong, Ha Nhi, La Hu, Lo Lo, Phu La, Si La.
Parmi les 54 autres ethnies, certaines comptent jusqu’à un million de personnes telles que les ethnies: Tay, Nung, Thai, Muong, Khmer tandis que d’autres comptent seulement une centaine de personnes telles que les O Du et les Brau. Les Kinh sont présents sur tout le territoire mais se concentrent principalement dans les deltas et les bassins des fleuves. Ils sont dépositaires de la civilisation de la riziculture irriguée. La plupart des autres ethnies occupent les régions montagneuses et moyennes, du Nord au Sud, et habitent pour la majorité des cas l’une à côté de l’autre. La communauté des ethnies minoritaires au Nord du Vietnam et au Nord du Centre en est un exemple concret.
Le niveau de développement entre ethnies minoritaires reste très différent. En effet, dans les régions moyennes et montagneuses du Nord, les habitants de basse altitude comme les Muong, les Thai, les Tay et les Nung vivent principalement de la riziculture irriguée, des cultures sur brûlis et de l’élevage d’animaux domestiques. Ils pratiquent aussi la cueillette, la chasse et exercent des métiers artisanaux assez développés. Les ethnies minoritaires au Sud mènent une vie plutôt isolée. Outre les Cham, les Hoa et les Khmer habitant dans des régions côtières du Centre au niveau de développement plus élevé, la plupart des ethnies des Hauts Plateaux vivent en villages (buôn, làng), dépendent encore de la nature, et connaissent une économie d’autarcie. Chaque ethnie possède une culture particulière et originale. Elles se différencient aussi par leurs croyances et leurs religions.